Mathieu Pierre « Honoré » BIZALIONÂge : 59 ans1825–1884
- Nom
- Mathieu Pierre « Honoré » BIZALION
- Prénom(s)
- Mathieu Pierre "Honoré"
- Nom de famille
- BIZALION
Naissance | 1 janvier 1825 27 20 Source : Acte de naissance d'Honoré Bizalion Détails de la citation : BMS Arles |
Naissance d’une sœur | Marie Amélie Justine BIZALION 30 novembre 1826 (Âge 22 mois) Détails de la citation : BMS Arles - 1826 |
Naissance d’un frère | Louis Gonzague Pierre Honoré BIZALION 31 octobre 1836 (Âge 11 ans) |
Mariage | Lucie Hortense de CHANROND — Afficher cette famille 1 juin 1853 (Âge 28 ans) Détails de la citation : 9 NUM/5E 131/19 Note : Contrat de mariage du 31 mai devant M° Murys |
Naissance d’une fille #1 | Jeanne Lucie BIZALION 19 mars 1854 (Âge 29 ans) |
Naissance d’une fille #2 | Émilie Jeanne BIZALION 8 octobre 1855 (Âge 30 ans) |
Naissance d’une fille #3 | Rose Anne BIZALION 14 décembre 1856 (Âge 31 ans) |
Décès de la mère | Angèle Françoise Autheman 3 novembre 1857 (Âge 32 ans) Détails de la citation : BMS Arles - décès 1857 |
Naissance d’une fille #4 | Rose Thérèse BIZALION 26 novembre 1858 (Âge 33 ans) |
Naissance d’un fils #5 | Jean « Paul » BIZALION 10 janvier 1861 (Âge 36 ans) Source : Base Leonore - dossier Paul Bizalion |
Naissance d’une fille #6 | Suzanne Lucie Madeleine BIZALION 11 mai 1862 (Âge 37 ans) Adresse : Rue Bayard, chez sa mère. Le père absent, la déclaration est faite par François Bert, oncle de la mère et maire de la commune à cette époque. Détails de la citation : 9NUM 1/5E 131/21 |
Décès du père | Jean BIZALION 5 mars 1880 (Âge 55 ans) |
Profession | Négociant à Arles, puis industriel à La Ciotat, co-fondateur de l'usine d'éclairage au gaz Note : L'ECLAIRAGE DE LA CIOTAT
Un fanal
Placée à l’écart des grands axes de circulation, La Ciotat ne disposera d’un premier éclairage municipal de ses rues qu’en 1844. Auparavant, l’obscurité n’était trouée que par les rares lueurs des devantures des échoppes ou par les “calens”, sortes de grosses lampes à huile, suspendus près des portes par les propriétaires pour repérer plus facilement leurs logis.
Seul, le passage du Portail de la Prison, couloir étroit et de mauvaise réputation permettant d’aller du bas de la rue Castel au port, était éclairé en permanence par une lanterne dont la petite flamme brûlait toutes les nuits.
C’est le maire Honoré Portalis qui, le premier, fit placer une douzaine de réverbères aux coins des principales rues. Ces luminaires à huile furent donc allumés pour la première fois au soir du 7 mars 1844. Leur fonctionnement était confié à l’allumeur de réverbère qui, armé de sa mèche et de sa perche parcourait inlassablement les rues de la ville. La Ciotat n’est donc éclairée que depuis 162 ans à peine !
LE GAZ D’ECLAIRAGE
Au début du XVIII° siècle, on découvre qu’en chauffant du charbon (distillation) dans des récipients clos (les cornues) on obtient un gaz qui, enflammé, donne une lumière brillante. Une fois produit par l’usine de distillation, le gaz était entreposé dans un immense réservoir cylindrique appelé “gazomètre”.
1860 - LA PREMIERE CONCESSION ET LA PREMIERE SOCIETE
M. Payan, est ingénieur et ancien adjoint de M. Louis Benet, le propriétaire des Ateliers de constructions navales de La Ciotat. Après la débâcle des Chantiers Benet, consécutive à la révolution de 1848, Payan décide de se reconvertir dans la fabrication du gaz d’éclairage.
Le 12 juin 1860 est signée une convention entre la municipalité d’Antoine Chabaud et M. Payan pour l’éclairage de la ville : le m3 coûterait 50 centimes et la ville devrait payer un forfait de 14000 F pour ses 148 lanternes.
Le 7 avril 1861, M. Louis Payan et M. Honoré Bizalion, un négociant demeurant à Arles, fondent une société pour la création d’une usine à gaz. Elle sera édifiée dans la propriété de M. Payan (à l’emplacement actuel de l’EDF, en face de la Poste centrale) et comprendra, au départ, 16 cornues de distillation et un seul gazomètre.
Le 27 octobre 1861, la ville fut éclairée au gaz pour la première fois par 189 réverbères et lanternes.
L’équipement de la ville et de ses abords se poursuit peu à peu, le 10 juin 1868 “On place des becs de gaz aux Capucins et à l’Octroi”. (Le quartier des Capucins était situé à l’emplacement actuel de la clinique de la Licorne, et l’Octroi se trouvait au n° 2 de l’avenue Frédéric Mistral). Mais il fallait économiser le combustible, et l’éclairage des rues s’éteignait à 10h du soir (et minuit lors des grandes occasions!).
1874 - LA DEUXIEME CONCESSION
Le 12 août 1874 Un nouveau contrat est négocié pour une durée de 30 ans avec la compagnie du gaz. En contrepartie, la municipalité obtient certains avantages : l’éclairage gratuit des établissements publics suivants: Hôtel de Ville, Octroi, Ecole des Frères et la Machine élévatoire. De plus, « le gaz brûlera toute la nuit. Les soirs de grande lune seront exceptés. Cela ne coûtera que 2000 francs de plus par an pour la commune”.
Mais, premier incident relaté dans la presse : “A la suite de la dernière convention entre la ville et la Compagnie du Gaz, il est prévu que, si le personnel des Ateliers était réduit, on réduirait aussi le nombre des becs de gaz. C’est ce qui arrive ce soir, et 40 becs n’ont pas été allumés un peu partout, ce qui rend la ville sombre et triste”.
Le 19 janvier 1882, une pétition signée par tous les responsables d’établissements publics est adressée au directeur de l’usine à gaz, M. Bizalion : on estime qu’après 22 ans d’exploitation, l’usine à gaz pourrait quand même accorder une petite réduction de ses tarifs. Mais, M. Bizalion maintient le prix du m3 à 0,50F alors qu’il est de 0,33F à Marseille et seulement de 0,25F (la moitié!) à Paris. Le prix sera quand même ramené à 0,40F le 1er août 1883.
1888 - LA TROISIEME CONCESSION ET LA CREATION D’UNE NOUVELLE SOCIETE
Le 5 avril 1888 est créée la Société anonyme du Gaz de La Ciotat dont le but est “ l’exploitation de l’usine à gaz de La Ciotat et l’éclairage de la ville par tous les moyens possibles ”. Cette société a pour actionnaires les quatre enfants de la famille Payan, et les sept héritiers de Mr Bizalion après le décès des deux fondateurs.
Sitôt créée, la nouvelle société demande une prolongation de 15 ans (jusqu’en 1920) de la concession en cours en proposant, en contrepartie, une diminution du prix du m3 de 0,015 F.
En 1889, les Messageries Maritimes adoptent l’éclairage électrique pour le chantier. Le courant est fourni par des groupes électrogènes installés dans l’établissement.
Mais pour la ville, on reste au gaz.. : l’usine à gaz va même s’agrandir et on y construit une grande cheminée en briques (qui sera démolie en 1960).. En 1895, elle compte 31 cornues et 3 gazomètres. Les consommateurs réclament à nouveau une diminution du prix du m3, mais, cette fois, ils n’obtiendront pas satisfaction!
1905 - NOUVEAU CONTRAT
En 1905, des progrès dans l’éclairage au gaz sont réalisés par l’application de l’invention de Karl von Auer, en 1886, du manchon qui porte son nom : il permet d’obtenir une lumière plus forte.
La Société Payan-Bizalion fait alors de nouvelles propositions au conseil municipal: “Les 189 becs actuels seront remplacés par des becs Auer d’une luminosité quatre fois supérieure, et les 15 becs placés sur les quais seront encore plus éclairants; enfin, sans augmentation de la somme que paie la ville pour les 189 becs existants, ce nombre sera porté à 200, soit un gain de 11 becs dont bénéficiera la ville.”
Le Conseil municipal entérine ces propositions et les travaux de transformation débutent aussitôt. Le contrat est prorogé jusqu’en 1920, mais l’avenir est à l’éclairage à l’électricité. Mais au Conseil municipal, les avis sont partagés et on retient le courant électrique, dans un premier temps, uniquement pour l’énergie motrice : le 9 juin 1911, le Conseil municipal, accorde donc une concession à la Société Electrique du Littoral Méditerranéen pour le transport et l’utilisation de la seule force motrice électrique.
1912 - LA QUATRIEME ET DERNIERE CONCESSION
Cette intrusion de l’électricité à La Ciotat alerte la Compagnie du Gaz. Du coup, la Société propose de ramener à 0,25 F le prix du m3 de gaz, une diminution pour ceux qui consomment plus de 1000 m3 et une baisse de la location des compteurs “à 2 sous” (ainsi nommés car on devait introduire une pièce de 2 sous (10 centimes) pour les faire fonctionner un certain temps puis, renouveler l’opération sous peine de voir le gaz s’arrêter..). Le forfait à payer par la ville reste à 14000 F, mais le nombre de ses lanternes est porté à 165.. Tout cela en contrepartie d’une nouvelle convention qui devait être signée pour une durée de 20 ans ! La Compagnie du Gaz maintenait ainsi un quasi monopole sur l’éclairage public en dépit des avantages naissants de l’électricité..
Pourtant, le 3 octobre 1912, la majorité du conseil municipal Crozet approuve ce contrat malgré la réprobation du public mécontent. C’était donc, en principe, reparti pour le gaz jusqu’en ... 1940!
Mais la première guerre mondiale éclate et durant cette période, la Compagnie du Gaz fait de nombreuses entorses à son cahier des charges : le 19 décembre 1918, on peut lire : “Restrictions du gaz : Au début de la guerre, la compagnie avait obtenu de réduire l’éclairage public de moitié, soit une lanterne sur 2, ensuite sa suppression à partir de 11h et plus tard sa suppression complète. De nouvelles restrictions vont s’ajouter à celles déjà existantes : le gaz sera supprimé de 7h30 à 10h, et de midi et demi à 5h.. De plus, la pression et qualité du gaz se dégradent et pourtant le prix du m3 reste inchangé !”
Le 12 mai 1919, M. Bizalion réplique: « La responsabilité de la situation actuelle en incombe à l’état qui ne fournit pas assez de charbon et de mauvaise qualité. Le prix du m3 va être augmenté comme il l’a été à Marseille et à Arles, en raison de l’augmentation du coût de la main d’œuvre.. »
1924 - L’ARRIVEE DE L’ECLAIRAGE ELECTRIQUE
Cela ne pouvait plus durer. La population en avait assez d’être livrée au bon vouloir de la Compagnie du Gaz. Aussi, le 20 novembre 1919, pouvait-on lire dans la presse, le compte-rendu suivant :
“La compagnie de l’Energie Electrique du Littoral Méditerranée va commencer dès maintenant la fourniture de courant pour l’éclairage des abonnés. La municipalité a insisté pour que l’installation du réseau électrique soit terminée à bref délai. La convention pour l’éclairage au gaz de la ville se termine avec cette année. Il est temps que la ville soit enfin éclairée. Depuis plusieurs mois, elle est complètement dans l’obscurité...”
Les travaux de la compagnie de l’Energie Electrique durèrent 3 ans, et le 1er janvier 1924, Chataigner pouvait noter dans son journal : “Eclairage électrique de la ville à partir de ce soir. La convention avec l’usine à gaz est terminée”.
A Aubagne, les rues étaient elles, déjà éclairées électriquement depuis 1898 !
Source : http://www.museeciotaden.org/Pages%20L%E9gendes/eclairage.htm |
Décès | 14 septembre 1884 (Âge 59 ans) Détails de la citation : TD - La Ciotat - 1883-1892 |
Famille avec les parents |
père |
Jean BIZALION Naissance : 7 septembre 1797 — Saint-Etienne, 42000, Loire, FRANCE Décès : 5 mars 1880 — Place Saint Luce, Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
mère |
Angèle Françoise Autheman Naissance : 4 février 1804 — Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE Décès : 3 novembre 1857 — Place Sainte Luce, Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
Mariage : 24 septembre 1821 — Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
|
5 ans sœur plus jeune |
Marie Amélie Justine BIZALION Naissance : 30 novembre 1826 29 22 — Rue du Sauvage, Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
-23 mois lui |
Mathieu Pierre « Honoré » BIZALION Naissance : 1 janvier 1825 27 20 — Rue du Sauvage, Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE Décès : 14 septembre 1884 — , La Ciotat, 13600, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
12 ans frère plus jeune |
Louis Gonzague Pierre Honoré BIZALION Naissance : 31 octobre 1836 39 32 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE Décès : 13 mai 1899 — , Saint-Rémy-de-Provence, 13100, Bouches-de-Rhône, FRANCE |
Famille avec Lucie Hortense de CHANROND |
lui |
Mathieu Pierre « Honoré » BIZALION Naissance : 1 janvier 1825 27 20 — Rue du Sauvage, Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE Décès : 14 septembre 1884 — , La Ciotat, 13600, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
épouse |
Lucie Hortense de CHANROND Naissance : 30 septembre 1833 42 31 — , La Côte St André, 38260, Isère, FRANCE Décès : 1914 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
Mariage : 1 juin 1853 — , La Côte St André, 38260, Isère, FRANCE |
|
10 mois fille |
Jeanne Lucie BIZALION Naissance : 19 mars 1854 29 20 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
19 mois fille |
Émilie Jeanne BIZALION Naissance : 8 octobre 1855 30 22 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE Décès : 30 novembre 1916 — , Lyon, 69002, Rhône, FRANCE |
14 mois fille |
Rose Anne BIZALION Naissance : 14 décembre 1856 31 23 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
23 mois fille |
Rose Thérèse BIZALION Naissance : 26 novembre 1858 33 25 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
2 ans fils |
Jean « Paul » BIZALION Naissance : 10 janvier 1861 36 27 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE Décès : 1948 — , Arles, 13200, Bouches-du-Rhône, FRANCE |
16 mois fille |
Suzanne Lucie Madeleine BIZALION Naissance : 11 mai 1862 37 28 — , La Côte St André, 38260, Isère, FRANCE |
Naissance | Acte de naissance d'Honoré Bizalion Détails de la citation : BMS Arles |
Mariage | AD38 - Acte de mariage Bizalion - de Chanrond Détails de la citation : 9 NUM/5E 131/19 |
Décès | Acte de décès de Mathieu Pierre Honoré Bizalion - 1884 Détails de la citation : TD - La Ciotat - 1883-1892 |
Mariage | Contrat de mariage du 31 mai devant M° Murys |
Profession | L'ECLAIRAGE DE LA CIOTAT
Un fanal
Placée à l’écart des grands axes de circulation, La Ciotat ne disposera d’un premier éclairage municipal de ses rues qu’en 1844. Auparavant, l’obscurité n’était trouée que par les rares lueurs des devantures des échoppes ou par les “calens”, sortes de grosses lampes à huile, suspendus près des portes par les propriétaires pour repérer plus facilement leurs logis.
Seul, le passage du Portail de la Prison, couloir étroit et de mauvaise réputation permettant d’aller du bas de la rue Castel au port, était éclairé en permanence par une lanterne dont la petite flamme brûlait toutes les nuits.
C’est le maire Honoré Portalis qui, le premier, fit placer une douzaine de réverbères aux coins des principales rues. Ces luminaires à huile furent donc allumés pour la première fois au soir du 7 mars 1844. Leur fonctionnement était confié à l’allumeur de réverbère qui, armé de sa mèche et de sa perche parcourait inlassablement les rues de la ville. La Ciotat n’est donc éclairée que depuis 162 ans à peine !
LE GAZ D’ECLAIRAGE
Au début du XVIII° siècle, on découvre qu’en chauffant du charbon (distillation) dans des récipients clos (les cornues) on obtient un gaz qui, enflammé, donne une lumière brillante. Une fois produit par l’usine de distillation, le gaz était entreposé dans un immense réservoir cylindrique appelé “gazomètre”.
1860 - LA PREMIERE CONCESSION ET LA PREMIERE SOCIETE
M. Payan, est ingénieur et ancien adjoint de M. Louis Benet, le propriétaire des Ateliers de constructions navales de La Ciotat. Après la débâcle des Chantiers Benet, consécutive à la révolution de 1848, Payan décide de se reconvertir dans la fabrication du gaz d’éclairage.
Le 12 juin 1860 est signée une convention entre la municipalité d’Antoine Chabaud et M. Payan pour l’éclairage de la ville : le m3 coûterait 50 centimes et la ville devrait payer un forfait de 14000 F pour ses 148 lanternes.
Le 7 avril 1861, M. Louis Payan et M. Honoré Bizalion, un négociant demeurant à Arles, fondent une société pour la création d’une usine à gaz. Elle sera édifiée dans la propriété de M. Payan (à l’emplacement actuel de l’EDF, en face de la Poste centrale) et comprendra, au départ, 16 cornues de distillation et un seul gazomètre.
Le 27 octobre 1861, la ville fut éclairée au gaz pour la première fois par 189 réverbères et lanternes.
L’équipement de la ville et de ses abords se poursuit peu à peu, le 10 juin 1868 “On place des becs de gaz aux Capucins et à l’Octroi”. (Le quartier des Capucins était situé à l’emplacement actuel de la clinique de la Licorne, et l’Octroi se trouvait au n° 2 de l’avenue Frédéric Mistral). Mais il fallait économiser le combustible, et l’éclairage des rues s’éteignait à 10h du soir (et minuit lors des grandes occasions!).
1874 - LA DEUXIEME CONCESSION
Le 12 août 1874 Un nouveau contrat est négocié pour une durée de 30 ans avec la compagnie du gaz. En contrepartie, la municipalité obtient certains avantages : l’éclairage gratuit des établissements publics suivants: Hôtel de Ville, Octroi, Ecole des Frères et la Machine élévatoire. De plus, « le gaz brûlera toute la nuit. Les soirs de grande lune seront exceptés. Cela ne coûtera que 2000 francs de plus par an pour la commune”.
Mais, premier incident relaté dans la presse : “A la suite de la dernière convention entre la ville et la Compagnie du Gaz, il est prévu que, si le personnel des Ateliers était réduit, on réduirait aussi le nombre des becs de gaz. C’est ce qui arrive ce soir, et 40 becs n’ont pas été allumés un peu partout, ce qui rend la ville sombre et triste”.
Le 19 janvier 1882, une pétition signée par tous les responsables d’établissements publics est adressée au directeur de l’usine à gaz, M. Bizalion : on estime qu’après 22 ans d’exploitation, l’usine à gaz pourrait quand même accorder une petite réduction de ses tarifs. Mais, M. Bizalion maintient le prix du m3 à 0,50F alors qu’il est de 0,33F à Marseille et seulement de 0,25F (la moitié!) à Paris. Le prix sera quand même ramené à 0,40F le 1er août 1883.
1888 - LA TROISIEME CONCESSION ET LA CREATION D’UNE NOUVELLE SOCIETE
Le 5 avril 1888 est créée la Société anonyme du Gaz de La Ciotat dont le but est “ l’exploitation de l’usine à gaz de La Ciotat et l’éclairage de la ville par tous les moyens possibles ”. Cette société a pour actionnaires les quatre enfants de la famille Payan, et les sept héritiers de Mr Bizalion après le décès des deux fondateurs.
Sitôt créée, la nouvelle société demande une prolongation de 15 ans (jusqu’en 1920) de la concession en cours en proposant, en contrepartie, une diminution du prix du m3 de 0,015 F.
En 1889, les Messageries Maritimes adoptent l’éclairage électrique pour le chantier. Le courant est fourni par des groupes électrogènes installés dans l’établissement.
Mais pour la ville, on reste au gaz.. : l’usine à gaz va même s’agrandir et on y construit une grande cheminée en briques (qui sera démolie en 1960).. En 1895, elle compte 31 cornues et 3 gazomètres. Les consommateurs réclament à nouveau une diminution du prix du m3, mais, cette fois, ils n’obtiendront pas satisfaction!
1905 - NOUVEAU CONTRAT
En 1905, des progrès dans l’éclairage au gaz sont réalisés par l’application de l’invention de Karl von Auer, en 1886, du manchon qui porte son nom : il permet d’obtenir une lumière plus forte.
La Société Payan-Bizalion fait alors de nouvelles propositions au conseil municipal: “Les 189 becs actuels seront remplacés par des becs Auer d’une luminosité quatre fois supérieure, et les 15 becs placés sur les quais seront encore plus éclairants; enfin, sans augmentation de la somme que paie la ville pour les 189 becs existants, ce nombre sera porté à 200, soit un gain de 11 becs dont bénéficiera la ville.”
Le Conseil municipal entérine ces propositions et les travaux de transformation débutent aussitôt. Le contrat est prorogé jusqu’en 1920, mais l’avenir est à l’éclairage à l’électricité. Mais au Conseil municipal, les avis sont partagés et on retient le courant électrique, dans un premier temps, uniquement pour l’énergie motrice : le 9 juin 1911, le Conseil municipal, accorde donc une concession à la Société Electrique du Littoral Méditerranéen pour le transport et l’utilisation de la seule force motrice électrique.
1912 - LA QUATRIEME ET DERNIERE CONCESSION
Cette intrusion de l’électricité à La Ciotat alerte la Compagnie du Gaz. Du coup, la Société propose de ramener à 0,25 F le prix du m3 de gaz, une diminution pour ceux qui consomment plus de 1000 m3 et une baisse de la location des compteurs “à 2 sous” (ainsi nommés car on devait introduire une pièce de 2 sous (10 centimes) pour les faire fonctionner un certain temps puis, renouveler l’opération sous peine de voir le gaz s’arrêter..). Le forfait à payer par la ville reste à 14000 F, mais le nombre de ses lanternes est porté à 165.. Tout cela en contrepartie d’une nouvelle convention qui devait être signée pour une durée de 20 ans ! La Compagnie du Gaz maintenait ainsi un quasi monopole sur l’éclairage public en dépit des avantages naissants de l’électricité..
Pourtant, le 3 octobre 1912, la majorité du conseil municipal Crozet approuve ce contrat malgré la réprobation du public mécontent. C’était donc, en principe, reparti pour le gaz jusqu’en ... 1940!
Mais la première guerre mondiale éclate et durant cette période, la Compagnie du Gaz fait de nombreuses entorses à son cahier des charges : le 19 décembre 1918, on peut lire : “Restrictions du gaz : Au début de la guerre, la compagnie avait obtenu de réduire l’éclairage public de moitié, soit une lanterne sur 2, ensuite sa suppression à partir de 11h et plus tard sa suppression complète. De nouvelles restrictions vont s’ajouter à celles déjà existantes : le gaz sera supprimé de 7h30 à 10h, et de midi et demi à 5h.. De plus, la pression et qualité du gaz se dégradent et pourtant le prix du m3 reste inchangé !”
Le 12 mai 1919, M. Bizalion réplique: « La responsabilité de la situation actuelle en incombe à l’état qui ne fournit pas assez de charbon et de mauvaise qualité. Le prix du m3 va être augmenté comme il l’a été à Marseille et à Arles, en raison de l’augmentation du coût de la main d’œuvre.. »
1924 - L’ARRIVEE DE L’ECLAIRAGE ELECTRIQUE
Cela ne pouvait plus durer. La population en avait assez d’être livrée au bon vouloir de la Compagnie du Gaz. Aussi, le 20 novembre 1919, pouvait-on lire dans la presse, le compte-rendu suivant :
“La compagnie de l’Energie Electrique du Littoral Méditerranée va commencer dès maintenant la fourniture de courant pour l’éclairage des abonnés. La municipalité a insisté pour que l’installation du réseau électrique soit terminée à bref délai. La convention pour l’éclairage au gaz de la ville se termine avec cette année. Il est temps que la ville soit enfin éclairée. Depuis plusieurs mois, elle est complètement dans l’obscurité...”
Les travaux de la compagnie de l’Energie Electrique durèrent 3 ans, et le 1er janvier 1924, Chataigner pouvait noter dans son journal : “Eclairage électrique de la ville à partir de ce soir. La convention avec l’usine à gaz est terminée”.
A Aubagne, les rues étaient elles, déjà éclairées électriquement depuis 1898 !
Source : http://www.museeciotaden.org/Pages%20L%E9gendes/eclairage.htm |
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