Généalogie de la famille Portalis

Jean Joseph Mounier, salle du jeu de Paume, Versailles

Jean-Joseph MOUNIERÂge : 47 ans17581806

Nom
Jean-Joseph MOUNIER
Prénom(s)
Jean-Joseph
Nom de famille
MOUNIER
Naissance 12 novembre 1758 24 21
Détails de la citation : BMS de Grenoble, registre 9NUM1/AC/185/120
Décès du grand-père paternelFrançois MOUNIER
1758

Naissance d’une sœurMarie Rose MOUNIER
vers 1760 (Âge 13 mois)

Naissance d’un frèreFrançois, Balthazar MOUNIER
28 mars 1761 (Âge 2 ans)
Naissance d’une sœurMarie Thérèse Claire MOUNIER
15 octobre 1762 (Âge 3 ans)
Décès de la grand-mère maternelleMarie-Thérèse RIGOCT
1764 (Âge 5 ans)

Naissance d’un frèreLouis Claude « Henri » MOUNIER
29 octobre 1768 (Âge 9 ans)
Détails de la citation : BMS de Grenoble, registre 9NUM1/AC185/121
Naissance d’une sœurMarie Françoise MOUNIER
9 mars 1771 (Âge 12 ans)

Décès du grand-père maternelJean-Baptiste PRIEZ
1772 (Âge 13 ans)

Décès de la mèreMarie-Catherine PRIEZ
7 août 1777 (Âge 18 ans)
MariageMarie Philippine BORELAfficher cette famille
6 mai 1782 (Âge 23 ans)
Naissance d’une fille
#1
Victorine MOUNIER
25 janvier 1783 (Âge 24 ans)
Détails de la citation : Paroisse St Louis, BMS 1776-1783
Naissance d’un fils
#2
Edouard, Claude, Philippe MOUNIER
2 décembre 1784 (Âge 26 ans)
Détails de la citation : Dossier Edouard Mounier, base Leonore
Naissance d’une fille
#3
Marie Claire Philippine MOUNIER
17 février 1794 (Âge 35 ans)
Décès d’une épouseMarie Philippine BOREL
6 mai 1795 (Âge 36 ans)
Profession
Homme politique, président de la Constituante

Note :
Député en 1789, né à Grenoble (Isère) le 12 novembre 1758, mort à Paris le 26 janvier 1806, fils d'un modeste négociant, il fut élevé par un curé, son oncle maternel, qui lui enseigna les éléments du latin, puis alla au collège de Grenoble tenu par des prêtres ; il n'y obtint que peu de succès. Ses études achevées, il voulut entrer dans l'armée, mais l'obscurité de sa naissance devint un obstacle ; il essaya du commerce sans plus de succès, et aborda alors l'étude du droit. Reçu bachelier à Orange, puis avocat en 1779, il dut bientôt renoncer à plaider par suite de la faiblesse de sa voix, et donna des consultations. En 1783, quelques années après son mariage, il acheta une charge de juge royal. Ayant appris l'anglais, il étudia les institutions politiques de la Grande-Bretagne, pour lesquelles il s'enthousiasma. Esprit ardent, mais pondéré, « homme passionnément raisonnable », selon le mot de Mme de Staël, il débuta dans la carrière politique, lors de la convocation des notables en 1787. Le parlement de Grenoble s'étant associé à l'opposition du parlement de Paris, et Brienne ayant rendu l'édit qui exilait les magistrats dans leurs terres, Grenoble se souleva et le corps de ville prit en main l'autorité. Mounier y fut appelé et fit voter la convocation à Grenoble d'une assemblée des trois ordres du Dauphiné avec doublement du tiers (15 février 1788). Le ministre Brienne voulut s'y opposer, mais une nouvelle délibération du corps de ville fixa l'assemblée au 20 juillet, dans le couvent où reposaient les restes de Bayard. En fait, la réunion se tint, au jour dit, dans la salle du jeu de paume du vieux château des Lesdiguières, à Vizille, sur l'offre qui en avait été faite par le propriétaire, M. Casimir Perier. Mounier fut nommé par acclamation secrétaire de l'assemblée, et fit voter la rédaction de son projet de remontrances au roi. Le 8 août, le roi convoquait les états généraux pour le 1er mai 1789. Les gentilshommes de la province ayant constitué encore une seconde assemblée pour appuyer les doléances des « états de Vizille », chargèrent Mounier de la rédaction des deux mémoires qu'ils envoyèrent à Versailles. Ils réclamaient, en outre de la convocation des états généraux, le rétablissement des états de province, qui seraient considérés comme provisoires jusqu'à ce que les états généraux aient décidé de l'organisation nouvelle du royaume. L'assemblée s'ajourna à Grenoble, au 1er septembre suivant. Mais Brienne ayant décidé que les états se réuniraient au mois de mai suivant à Romans, Mounier fut chargé de rédiger la protestation des trois ordres ; il y fut répondu par une lettre de cachet que la chute du ministère rendit nulle. À Romans, Mounier fut de nouveau nommé secrétaire, écrivit au roi et à Necker, et présenta un projet d'organisation des états de province. L'exemple fut suivi par toute la France. Le 1er septembre suivant, les états du Dauphiné s'ouvrirent et déclarèrent, « comme règle générale, que les ordres et les provinces devaient délibérer ensemble, les suffrages être comptés par tête, et le tiers état avoir le double des représentants des deux autres ordres ». Le 2 janvier 1789, ils procédèrent à l'élection des députés de la province, et Mounier fut élu député du tiers, à l'unanimité des voix moins deux, la sienne et celle de son père. Au mois de mars suivant, il arriva à Paris avec l'archevêque de Vienne qui avait présidé les états. Le 7 mai 1789, il se rendit à la tête d'une députation du tiers à la chambre du clergé et dit que « l'ordre des communes désirait faire la vérification en commun et qu'il venait en son nom inviter Messieurs du clergé à se rendre dans la salle commune ». Il proposa, de donner aux communes le nom de majorité délibérant en l'absence de la majorité ; mais celui d'Assemblée nationale lui fut préféré. Lorsque la cour, prise de crainte, fit fermer la salle des états, et que les députés du tiers se réunirent au Jeu de paume, ce fut Mounier qui, pour éviter que Sieyès n'entraînât la majorité à Paris où de graves complications étaient à craindre, proposa aux députés de s'engager par serment à ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. Il protesta, le 23 juin, après la séance royale, contre les dispositions des ordonnances qui y avaient été proclamées, entra, le 6 juillet, dans le comité de constitution, appuya la proposition de Mirabeau demandant l'éloignement des troupes, fit un rapport favorable au pouvoir royal, et après le renvoi de Necker, proposa, le 13 juillet, une adresse pour obtenir le rappel des ministres disgraciés, mais dans des termes plus mesurés que ne le voulaient les membres de la gauche. Malgré Mirabeau, la motion de Mounier fut adoptée. Dans la nuit du 4 août, Mounier défendit le droit de propriété et, quelques jours plus tard, donna lecture du rapport du comité de constitution. Il y insistait principalement sur la division du corps législatif en deux chambres, selon le système anglais ; le principe d'une chambre unique et permanente fut voté à une grande majorité, et l'Assemblée repoussa de même le veto absolu que Mounier réclamait pour le roi. Dès le lendemain, Mounier quitta le comité de constitution avec Clermont-Tonnerre, Bergasse et Lally-Tollendal (septembre). Président de l'Assemblée le 28 septembre, il refusa, dans les journées des 5 et 6 octobre, malgré les exhortations de Mirabeau, de quitter le fauteuil de la présidence, et répondit à ceux qui lui demandaient du pain : « Le seul moyen d'obtenir du pain est de rentrer dans l'ordre ; plus vous massacrerez, moins il y aura de pain. » Puis il se rendit auprès du roi pour l'engager à sanctionner les décrets de l'Assemblée et à repousser la force par la force. Il se proposa aussi pour accompagner Louis XVI en quelque ville où les députés constitutionnels pourraient se réunir. Le roi accepta et, quand Mounier revint pour inviter les députés à faire cortège au roi, Mirabeau lui objecta que cette démarche compromettait la dignité de l'Assemblée : « Notre dignité, répondit le président, est dans notre devoir. » Il alla néanmoins presque seul auprès du roi qu'il ne quitta qu'à trois heures du matin, quand La Fayette eut mis le château à l'abri de toute surprise. Le 8 octobre, il envoya sa démission de député et revint en Dauphiné. Un décret de l'Assemblée ayant interdit comme illégale toute nouvelle réunion des états, Mounier dut se confiner dans la retraite où il publia : Exposé de la conduite de Mounier dans l'Assemblée nationale et des motifs de son retour en Dauphiné. Accusé bientôt de déserter la cause de la Révolution, il chercha un refuge en Suisse, avec sa famille, en mai 1790. Il y vécut modestement jusqu'en 1792 et publia à Genève : Appel au tribunal de l'opinion publique sur le décret rendu par l'Assemblée nationale le 3 octobre 1790, et, deux ans après : Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres. Ayant refusé l'argent que lui offraient les gouvernements étrangers, Mounier se décida, par nécessité, à devenir le précepteur du petit-fils de l'amiral Hawke. En 1795, il se fixa à Weimar, où il perdit sa femme, et, sur la proposition du duc régnant, fonda, au château du Belvédère, en 1797, un établissement d'instruction pour les jeunes gens qui se destinaient aux fonctions publiques. Il y professa la philosophie, le droit public et l'histoire, et compta bientôt parmi ses élèves beaucoup de jeunes Anglais et de jeunes Allemands. En 1801, il publia à Tubingue : De l'influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la révolution de la France. Après le 18 brumaire, il obtint sa radiation de la liste des émigrés et se prépara à revenir en France. Le 17 juillet 1801, il écrivit au banquier Perregaux, dont le fils était son élève à Weimar, pour le remercier de l'avoir fait rayer de la liste des émigrés, et pour lui annoncer son retour en octobre ; il lui conseillait de ne pas laisser son fils en Allemagne « dont la philosophie actuelle est une philosophie désespérante, qui porte à tout révoquer en doute ». De retour à Grenoble, il songeait à fonder à Lyon une école sur le modèle de celle du Belvédère, quand il se décida à venir à Paris, sur le conseil de ses amis. Bonaparte le nomma préfet d'Ille-et-Vilaine le 23 germinal an X. Mounier contribua à calmer les esprits dans ce département. Nommé membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, il fut présenté comme candidat au Sénat conservateur par son département. Mais Napoléon préféra l'appeler, le 11 pluviôse an XIII, au Conseil d'Etat. Désormais à l'abri des agitations et des revers, entouré de sa famille, il occupait ses loisirs à revoir ses cours du Belvédère qu'il désirait publier, quand une affection du foie l'enleva dans la force de l'âge, à 48 ans. En outre des ouvrages déjà cités, Mounier a publié : - Considérations sur les gouvernements et principalement sur celui qui convient à la France (1789) ; - Adolphe ou principes élémentaires de politique et résultats de la plus cruelle des expériences (Londres, 1793). Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
Décès 26 janvier 1806 (Âge 47 ans)
Sépulture
Famille avec les parents - Afficher cette famille
père
mère
Mariage : 25 janvier 1758
3 ans
sœur plus jeune
15 mois
frère plus jeune
-2 ans
lui
4 ans
sœur plus jeune
Marie Thérèse Claire MOUNIER
Naissance : 15 octobre 1762 28 25, Grenoble, 38000, Isère, FRANCE
Décès : 31 décembre 1818, Grenoble, 38000, Isère, FRANCE
6 ans
frère plus jeune
2 ans
sœur plus jeune
Famille avec Marie Philippine BOREL - Afficher cette famille
lui
épouse
Mariage : 6 mai 1782, Grenoble, 38000, Isère, FRANCE
9 mois
fille
22 mois
fils
9 ans
fille
Marie Claire Philippine MOUNIER
Naissance : 17 février 1794 35 31, Berne, , , SUISSE
Décès : 12 décembre 1847, Dijon, 21000, Côtes-d'Or, FRANCE
fils

NaissanceAD38 - Acte de naissance de Jean Joseph Mounier
Détails de la citation : BMS de Grenoble, registre 9NUM1/AC/185/120
Profession
Député en 1789, né à Grenoble (Isère) le 12 novembre 1758, mort à Paris le 26 janvier 1806, fils d'un modeste négociant, il fut élevé par un curé, son oncle maternel, qui lui enseigna les éléments du latin, puis alla au collège de Grenoble tenu par des prêtres ; il n'y obtint que peu de succès. Ses études achevées, il voulut entrer dans l'armée, mais l'obscurité de sa naissance devint un obstacle ; il essaya du commerce sans plus de succès, et aborda alors l'étude du droit. Reçu bachelier à Orange, puis avocat en 1779, il dut bientôt renoncer à plaider par suite de la faiblesse de sa voix, et donna des consultations. En 1783, quelques années après son mariage, il acheta une charge de juge royal. Ayant appris l'anglais, il étudia les institutions politiques de la Grande-Bretagne, pour lesquelles il s'enthousiasma. Esprit ardent, mais pondéré, « homme passionnément raisonnable », selon le mot de Mme de Staël, il débuta dans la carrière politique, lors de la convocation des notables en 1787. Le parlement de Grenoble s'étant associé à l'opposition du parlement de Paris, et Brienne ayant rendu l'édit qui exilait les magistrats dans leurs terres, Grenoble se souleva et le corps de ville prit en main l'autorité. Mounier y fut appelé et fit voter la convocation à Grenoble d'une assemblée des trois ordres du Dauphiné avec doublement du tiers (15 février 1788). Le ministre Brienne voulut s'y opposer, mais une nouvelle délibération du corps de ville fixa l'assemblée au 20 juillet, dans le couvent où reposaient les restes de Bayard. En fait, la réunion se tint, au jour dit, dans la salle du jeu de paume du vieux château des Lesdiguières, à Vizille, sur l'offre qui en avait été faite par le propriétaire, M. Casimir Perier. Mounier fut nommé par acclamation secrétaire de l'assemblée, et fit voter la rédaction de son projet de remontrances au roi. Le 8 août, le roi convoquait les états généraux pour le 1er mai 1789. Les gentilshommes de la province ayant constitué encore une seconde assemblée pour appuyer les doléances des « états de Vizille », chargèrent Mounier de la rédaction des deux mémoires qu'ils envoyèrent à Versailles. Ils réclamaient, en outre de la convocation des états généraux, le rétablissement des états de province, qui seraient considérés comme provisoires jusqu'à ce que les états généraux aient décidé de l'organisation nouvelle du royaume. L'assemblée s'ajourna à Grenoble, au 1er septembre suivant. Mais Brienne ayant décidé que les états se réuniraient au mois de mai suivant à Romans, Mounier fut chargé de rédiger la protestation des trois ordres ; il y fut répondu par une lettre de cachet que la chute du ministère rendit nulle. À Romans, Mounier fut de nouveau nommé secrétaire, écrivit au roi et à Necker, et présenta un projet d'organisation des états de province. L'exemple fut suivi par toute la France. Le 1er septembre suivant, les états du Dauphiné s'ouvrirent et déclarèrent, « comme règle générale, que les ordres et les provinces devaient délibérer ensemble, les suffrages être comptés par tête, et le tiers état avoir le double des représentants des deux autres ordres ». Le 2 janvier 1789, ils procédèrent à l'élection des députés de la province, et Mounier fut élu député du tiers, à l'unanimité des voix moins deux, la sienne et celle de son père. Au mois de mars suivant, il arriva à Paris avec l'archevêque de Vienne qui avait présidé les états. Le 7 mai 1789, il se rendit à la tête d'une députation du tiers à la chambre du clergé et dit que « l'ordre des communes désirait faire la vérification en commun et qu'il venait en son nom inviter Messieurs du clergé à se rendre dans la salle commune ». Il proposa, de donner aux communes le nom de majorité délibérant en l'absence de la majorité ; mais celui d'Assemblée nationale lui fut préféré. Lorsque la cour, prise de crainte, fit fermer la salle des états, et que les députés du tiers se réunirent au Jeu de paume, ce fut Mounier qui, pour éviter que Sieyès n'entraînât la majorité à Paris où de graves complications étaient à craindre, proposa aux députés de s'engager par serment à ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. Il protesta, le 23 juin, après la séance royale, contre les dispositions des ordonnances qui y avaient été proclamées, entra, le 6 juillet, dans le comité de constitution, appuya la proposition de Mirabeau demandant l'éloignement des troupes, fit un rapport favorable au pouvoir royal, et après le renvoi de Necker, proposa, le 13 juillet, une adresse pour obtenir le rappel des ministres disgraciés, mais dans des termes plus mesurés que ne le voulaient les membres de la gauche. Malgré Mirabeau, la motion de Mounier fut adoptée. Dans la nuit du 4 août, Mounier défendit le droit de propriété et, quelques jours plus tard, donna lecture du rapport du comité de constitution. Il y insistait principalement sur la division du corps législatif en deux chambres, selon le système anglais ; le principe d'une chambre unique et permanente fut voté à une grande majorité, et l'Assemblée repoussa de même le veto absolu que Mounier réclamait pour le roi. Dès le lendemain, Mounier quitta le comité de constitution avec Clermont-Tonnerre, Bergasse et Lally-Tollendal (septembre). Président de l'Assemblée le 28 septembre, il refusa, dans les journées des 5 et 6 octobre, malgré les exhortations de Mirabeau, de quitter le fauteuil de la présidence, et répondit à ceux qui lui demandaient du pain : « Le seul moyen d'obtenir du pain est de rentrer dans l'ordre ; plus vous massacrerez, moins il y aura de pain. » Puis il se rendit auprès du roi pour l'engager à sanctionner les décrets de l'Assemblée et à repousser la force par la force. Il se proposa aussi pour accompagner Louis XVI en quelque ville où les députés constitutionnels pourraient se réunir. Le roi accepta et, quand Mounier revint pour inviter les députés à faire cortège au roi, Mirabeau lui objecta que cette démarche compromettait la dignité de l'Assemblée : « Notre dignité, répondit le président, est dans notre devoir. » Il alla néanmoins presque seul auprès du roi qu'il ne quitta qu'à trois heures du matin, quand La Fayette eut mis le château à l'abri de toute surprise. Le 8 octobre, il envoya sa démission de député et revint en Dauphiné. Un décret de l'Assemblée ayant interdit comme illégale toute nouvelle réunion des états, Mounier dut se confiner dans la retraite où il publia : Exposé de la conduite de Mounier dans l'Assemblée nationale et des motifs de son retour en Dauphiné. Accusé bientôt de déserter la cause de la Révolution, il chercha un refuge en Suisse, avec sa famille, en mai 1790. Il y vécut modestement jusqu'en 1792 et publia à Genève : Appel au tribunal de l'opinion publique sur le décret rendu par l'Assemblée nationale le 3 octobre 1790, et, deux ans après : Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres. Ayant refusé l'argent que lui offraient les gouvernements étrangers, Mounier se décida, par nécessité, à devenir le précepteur du petit-fils de l'amiral Hawke. En 1795, il se fixa à Weimar, où il perdit sa femme, et, sur la proposition du duc régnant, fonda, au château du Belvédère, en 1797, un établissement d'instruction pour les jeunes gens qui se destinaient aux fonctions publiques. Il y professa la philosophie, le droit public et l'histoire, et compta bientôt parmi ses élèves beaucoup de jeunes Anglais et de jeunes Allemands. En 1801, il publia à Tubingue : De l'influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la révolution de la France. Après le 18 brumaire, il obtint sa radiation de la liste des émigrés et se prépara à revenir en France. Le 17 juillet 1801, il écrivit au banquier Perregaux, dont le fils était son élève à Weimar, pour le remercier de l'avoir fait rayer de la liste des émigrés, et pour lui annoncer son retour en octobre ; il lui conseillait de ne pas laisser son fils en Allemagne « dont la philosophie actuelle est une philosophie désespérante, qui porte à tout révoquer en doute ». De retour à Grenoble, il songeait à fonder à Lyon une école sur le modèle de celle du Belvédère, quand il se décida à venir à Paris, sur le conseil de ses amis. Bonaparte le nomma préfet d'Ille-et-Vilaine le 23 germinal an X. Mounier contribua à calmer les esprits dans ce département. Nommé membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, il fut présenté comme candidat au Sénat conservateur par son département. Mais Napoléon préféra l'appeler, le 11 pluviôse an XIII, au Conseil d'Etat. Désormais à l'abri des agitations et des revers, entouré de sa famille, il occupait ses loisirs à revoir ses cours du Belvédère qu'il désirait publier, quand une affection du foie l'enleva dans la force de l'âge, à 48 ans. En outre des ouvrages déjà cités, Mounier a publié : - Considérations sur les gouvernements et principalement sur celui qui convient à la France (1789) ; - Adolphe ou principes élémentaires de politique et résultats de la plus cruelle des expériences (Londres, 1793). Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
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Note : Document Edouard Portalis
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