Généalogie de la famille Portalis

Joseph Jacques Léon d'ASTROSÂge : 83 ans17801863

Nom
Joseph Jacques Léon d'ASTROS
Prénom(s)
Joseph Jacques Léon
Nom de famille
d'ASTROS
Naissance 16 novembre 1780 49 32
Études
Etudes de médecine à Montpellier (1799), puis à Paris (1801). Docteur en 1803 à Montpellier

Décès de la grand-mère maternelleMarie-Madeleine DAVID
après 7 septembre 1784 (Âge 3 ans)

Décès du pèreJean François Louis « Francois » d'ASTROS
6 octobre 1789 (Âge 8 ans)
Détails de la citation : BMS de Tourves, registre 7E 149/6
Décès de la mèreMarie Madeleine Angélique PORTALIS
4 août 1792 (Âge 11 ans)
Détails de la citation : BMS Aix en Provence, registre en ligne
MariageMadeleine Rose ROSTANAfficher cette famille
20 août 1803 (Âge 22 ans)
Naissance d’un fils
#1
Eugène d'ASTROS
17 juin 1804 (Âge 23 ans)

Naissance d’une fille
#2
Magdeleine Thérése Hilarie d'ASTROS
6 août 1806 (Âge 25 ans)
Naissance d’une fille
#3
Marie Joseph Rose Amélie d'ASTROS
7 juillet 1807 (Âge 26 ans)
Naissance d’une fille
#4
Julie Elisabeth Noémie d'ASTROS
9 août 1808 (Âge 27 ans)
Naissance d’une fille
#5
Marie Isabelle d'ASTROS
5 avril 1812 (Âge 31 ans)
Naissance d’un fils
#6
Leon Louis Jean Balthasar d'ASTROS
4 juin 1815 (Âge 34 ans)
Profession
Docteur en medecine à Aix et à Tourves

Domicileoui

Adresse : 6, rue Cardinale à Aix en Provence, acheté en 1823.
Mandat
Maire de Tourves
1816 (Âge 35 ans)

Note : Maire de 1816 à 1819
Naissance d’un fils
#7
Casimir Charles Maxence d'ASTROS
1817 (Âge 36 ans)

Naissance d’une fille
#8
Louise Gabrielle Delphine d'ASTROS
1819 (Âge 38 ans)

Décès d’une sœurMarie Françoise d'ASTROS
22 janvier 1822 (Âge 41 ans)
Naissance d’un fils
#9
Jules Maximin d'ASTROS
1825 (Âge 44 ans)

Décès d’un filsEugène d'ASTROS
1827 (Âge 46 ans)

Décès d’une sœurDelphine Thérèse d'ASTROS
27 juillet 1830 (Âge 49 ans)
Décès d’une filleMarie Isabelle d'ASTROS
26 octobre 1836 (Âge 55 ans)
Mariage d’un enfantLeon Louis Jean Balthasar d'ASTROSElisa (Beth) Marie Caroline STRAFFORELLOAfficher cette famille
25 mai 1846 (Âge 65 ans)
Décès d’une épouseMadeleine Rose ROSTAN
2 avril 1849 (Âge 68 ans)

Décès d’un filsJules Maximin d'ASTROS
12 décembre 1849 (Âge 69 ans)

Décès d’un frèrePaul Thérèse David d'ASTROS
29 septembre 1851 (Âge 70 ans)
Détails de la citation : BMS Toulouse, côte 1E375
Décès 31 décembre 1863 (Âge 83 ans)
Famille avec les parents - Afficher cette famille
père
mère
Mariage : 1 mai 1764, Tourves, 83170, Var, FRANCE
10 mois
sœur plus âgée
Marie Madeleine Claire d'ASTROS
Naissance : 24 février 1765 33 16, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 13 février 1776, Tourves, 83170, Var, FRANCE
17 mois
sœur plus âgée
22 mois
frère plus âgé
Jean Etienne Balthazar Emmanuel d'ASTROS
Naissance : 2 juin 1768 36 20, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 10 septembre 1774, Tourves, 83170, Var, FRANCE
1 an
frère plus âgé
16 mois
frère plus âgé
Louis Maurice Marie d'ASTROS
Naissance : 19 septembre 1770 38 22, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 9 septembre 1772, Tourves, 83170, Var, FRANCE
2 ans
frère plus âgé
Cardinal-d-Astros-(1772-1851).jpgPaul Thérèse David d'ASTROS
Naissance : 16 octobre 1772 40 24, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 29 septembre 1851, Toulouse, 31000, Haute-Garonne, FRANCE
3 ans
sœur plus âgée
Marie Françoise d'ASTROS
Naissance : 8 septembre 1775 43 27, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 22 janvier 1822, Toulouse, 31000, Haute-Garonne, FRANCE
2 ans
sœur plus âgée
Delphine Thérèse d'ASTROS
Naissance : 14 octobre 1777 45 29, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 27 juillet 1830, Tourves, 83170, Var, FRANCE
3 ans
lui
Famille avec Madeleine Rose ROSTAN - Afficher cette famille
lui
épouse
Mariage : 20 août 1803, Tourves, 83170, Var, FRANCE
10 mois
fils
3 ans
fille
-11 mois
fille
Magdeleine Thérése Hilarie d'ASTROS
Naissance : 6 août 1806 25 27, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 16 janvier 1890, Aix en Provence, 13100, Bouches-du-Rhône, FRANCE
2 ans
fille
4 ans
fille
Marie Isabelle d'ASTROS
Naissance : 5 avril 1812 31 32, Tourves, 83170, Var, FRANCE
Décès : 26 octobre 1836, Aix en Provence, 13100, Bouches-du-Rhône, FRANCE
3 ans
fils
3 ans
fils
3 ans
fille
7 ans
fils

Mandat
Maire de 1816 à 1819
Note
Extraits de la préface à la publication (1987) des fables de d’Astros par l’Association d’Histoire populaire de Tourves (Var) Cahier d’histoire populaire. Contact : A.H.P.T. - Association d’Histoire Populaire de Tourves - Maison des associations, 83170 - Tourves D’Astros intéresse et interroge notre connaissance, qui reste à préciser, du patrimoine culturel provençal : son originalité et son importance ne tiennent pas seulement à ses publications provençales, car la seconde moitié du 19e siècle a regorgé de pareils ouvrages, dont beaucoup mériteraient aujourd’hui qu’on les sorte de l’oubli. L’importance de d’Astros, outre l’intérêt intrinsèque de ses productions, est d’avoir écrit, et publié, d’excellents morceaux provençaux à un moment où très très peu de lettrés osaient se risquer à la poésie dialectale. De 1823 à 1840, dans la “traversée du désert” des lettres provençales, d’Astros, homme de fidélité et d’initiative, témoigne devant une opinion cultivée peu convaincue, sinon franchement hostile, de la possibilité d’écrire dans “l’idiome natal”. Lassé, il cessera ses efforts après 1840. Mais, tout naturellement, on le retrouvera présidant aux premiers rassemblements de poètes provençaux, en 1852 et 1853, où le vieux médecin sera respectueusement salué comme le “primadier” des lettres d’Oc. Joseph Jacques Léon d’Astros est né à Tourves en 1780, (décédé à Aix en 1863). Son père était notaire royal à Tourves : autant dire que rien de ce qui touchait à la vie du village ne lui était étranger. Le jeune d’Astros reçoit l’éducation bourgeoise qui convenait à ses origines, mais sa connaissance du petit monde villageois procède autant de ses relations d’enfance et d’adolescence avec ses compatriotes que de l’expérience du père. Il en tire l’image d’un monde à la fois familier, bonhomme, convivial, et en même temps âpre au gain, chamailleur, individualiste à l’extrême. Le père, bien enraciné dans le terroir, jouit d’une honnête fortune. Il a épousé une Portalis, de la grande famille des juristes aixois, originaires du Beausset. À la naissance du petit Léon d’Astros, son oncle Portalis est déjà une célébrité du barreau d’Aix, la ville du parlement de Provence, et les liens entre les Portalis et les d’Astros demeurent étroits. Les relations des d’Astros avec les seigneurs de Tourves sont excellentes : les brillantes réceptions au château, lorsque les maîtres reviennent séjourner en Provence, comme les contacts fréquents avec la bonne société aixoise, familiarisent de bonne heure le jeune d’Astros avec la pratique du “Monde”. À la différence de bien des auteurs dits provençaux qui ont dû bâtir leur œuvre à coups de dictionnaires, d’Astros s’exprimera donc, quand il s’y risquera, dans la langue naturelle des habitants de Tourves, celle qu’il utilisait avec ses compagnons d’enfance, celle de l’entourage familial et domestique de son père. Mais, quand il écrira en français, c’est la belle langue classique de sa solide éducation qu’il utilisera, sans concessions aux variations romantiques naissantes. La Révolution va perturber gravement ce qui apparaissait être un destin tout tracé d’intégration sociale et de réussite perpétuée. L’expérience “révolutionnaire” du jeune d’Astros, de ses dix ans à ses quinze ans, est celle d’une période de deuil, d’incertitudes et d’appréhensions. Ses opinions clairement anti-révolutionnaires en procèderont. Mais, à la différence de son frère ecclésiastique qui sera toujours un des chefs de file des “Ultras”, des royalistes les plus exaltés, d’Astros n’aura rien d’un militant, d’un activiste de la cause. Dès la chute de la Montagne de Robespierre, en 1794, Portalis est appelé à de hautes responsabilités nationales par les républicains bourgeois modérés. Secrétaire puis président du Conseil des Anciens, il suit et protège depuis Paris la famille de sa sœur. Le jeune Léon va étudier la médecine à Montpellier, en 1798, puis deux ans après à Paris : son oncle Portalis veut l’y garder, lui offre des perspectives intéressantes dans l’administration. En effet, après le coup d’état de Bonaparte en 1799, Portalis devient un des grands du nouveau régime, un des rédacteurs du Code civil, et ministre des Cultes. Portalis est un excellent exemple de ces modérés ralliés à l’ordre impérial, dont d’Astros s’inspirera. Mais le jeune Léon préfère “redescendre” dans le Midi. Il termine ses études à Montpellier en 1803 et épouse une compatriote : sans doute le désir de retrouver sa fiancée a dû peser lourd dans sa décision de quitter la capitale. En 1804, d’Astros est médecin à la Miséricorde de Marseille. Le contact avec le climat et l’ambiance de la métropole provençale semble avoir été difficile. En effet, dès 1805, le jeune médecin de 25 ans s’établit à Tourves. Il va y vivre paisiblement les années de l’Empire, partageant son temps entre les nombreuses charges d’un médecin de village, l’éducation des huit enfants qui lui naissent, et un goût très vif pour la botanique. On peut donc imaginer d’Astros, à l’image des autres amateurs de la langue, prenant plaisir à la lecture des fables du Marseillais Gros, le “La Fontaine provençal”, dont la dernière édition remontait déjà à 1763, ou encore feuilletant le dictionnaire provençal-français et français-provençal du Marseillais Achard, le premier en son genre depuis 1723, publié en 1785. Mais c’est à peu près tout, hormis quelques feuilles volantes, quelques brochures de contes ou quelques recueils de théâtre dialectal, ce qu’il pouvait se mettre sous la dent. On n’écrit guère, et on n’imprime guère le provençal. En 1814, les armées ennemies victorieuses contraignent Napoléon à abdiquer : elles ramènent dans leurs fourgons le roi. Divine surprise pour les Ultras qui n’avaient jamais accepté la France de la Révolution et de l’Empire. Parmi ces Ultras, et poussant des cris de haine impitoyable, demandant une répression totale contre les anciens républicains et les partisans de Napoléon, on trouve le frère d’Astros, le cardinal, et Diouloufet, le bibliothécaire provençaliste, animateur de la société académique d’Aix. Le nouveau régime change évidemment tout le personnel politique et administratif : d’Astros est nommé maire de Tourves. Il exercera cette fonction de 1814 à 1819. Il semble que la réputation familiale “ultra” de la famille d’Astros ait joué en haut lieu, alors que localement, c’est plutôt l’aspect rassurant “médecin de campagne” qui ait primé. Quoi qu’il en soit, on peut juger des sentiments que soulevait le nom de d’Astros par l’accueil fait au maire de Tourves par la société académique d’Aix qui l’admettait le 31 mai 1817 comme membre non-résident . Que lit en 1817 ce médecin de campagne de 37 ans à la très sérieuse assemblée de notables aixois, érudits, grands noms de la magistrature et propriétaires terriens, nous n’en savons rien. Mais la suite peut nous en donner une idée. En effet, en 1819, d’Astros décide de quitter Tourves pour Aix, où ses huit enfants pourront plus facilement faire leurs études. Il est nommé médecin de l’Hôtel-Dieu, et, dès son arrivée, acquiert une flatteuse réputation de compétence et de dévouement. Tout particulièrement, lors des épidémies si fréquentes, et si meurtrières alors, les Aixois trouveront toujours d’Astros au premier rang des combattants du fléau. Tout particulièrement lors des terribles passages du choléra, dont les pointes sont en 1835 et 1854, d’Astros est efficacement présent alors que tant fuient la ville et se désintéressent du sort des plus démunis. Il est ainsi reçu par les académiciens d’Aix le 3 juin 1820 . D’Astros ne sera jamais un idéologue provençaliste, ni un “spécialiste” de la littérature provençale devant ses collègues académiciens. Il se gardera surtout, à la différence de Diouloufet qui se pose en poète “national-populaire” provençal, de parler au nom du peuple. Pour d’Astros, qui a vécu des années au contact véritable de la population rurale, le peuple est avant tout à éduquer, et la mission des notables, dont il fait partie, est d’aider à cette éducation. Le poète provençal d’Astros, qui lit à l’occasion une fable traduite de La Fontaine devant les académiciens, ne ressemble donc en rien à ces “renaissantistes” à venir qui se couvriront souvent d’une parole populaire authentique dont ils sont les relais naturels. Implicitement, comme ses prédécesseurs, et à la différence de la plupart de ses successeurs, d’Astros fait la différence entre le “génie” de la langue, conservé par le peuple dans la mesure où, par la force des choses, le manque d’instruction, etc., il continue à ne parler que provençal, et la mentalité populaire, souvent rétrograde, étroite, routinière, qu’il faut impérativement faire évoluer. Il reste que la lecture par d’Astros de ses fables provençales devant l’Académie d’Aix, leur impression, contribuent de façon non négligeable à revaloriser le statut de la langue méprisée, donc, d’une certaine façon, le statut de ceux qui continuent à la parler. Les procès-verbaux des séances publiques de l’Académie d’Aix nous apprennent que d’Astros lit le 7 juin 1821 Leis animaus attaquas de la pesto, le 15 juin 1822 Lou Croupatas et lou Reinard ainsi queLou Bastidan, soun chin et lou reinard, et le 7 juin 1823 Lou Loup et lou Chin, et Lei fremos et lou secret. Dans les Mémoires de la Société Académique publiés en 1823, on trouve, sous le titre Traduction libre en Vers provençaux, de quelques Fables de La Fontaine, par M.d’Astros, Médecin, quatre de ces cinq fables, (Lou Croupatas et lou Reinard, Lou Loup et lou Chin, Leis animaus attaquas de la pesto, Leis fremos et lou secret). Dans l’entreprise collective lancée pour la première fois par Diouloufet et Achard, de Marseille, Lou Bouquet prouvençaou vo leis Troubadours revioudas, Achard, Marseille, 1823, d’Astros figure avec trois fables : une a été lue publiquement à l’académie, Lou Bastidan, soun chin et lou reinard, et deux nouvelles : Lou Loup et l’Agneou, Leis granouillos que demandount un rei. (On jugera du contre-sens commis par les rares, trop rares présentateurs “renaissantistes” de l’œuvre d’Astros, qui ont présenté cette fable comme directement liée aux polémiques qui agiteront la France lors de la crise de 1840). Après quatre ans de silence, et de capitalisation créatrice, nous retrouvons d’Astros dans le tome suivant des Mémoires de l’Académie d’Aix, paru en 1827. Il y publie, toujours sans théorisation sur la langue, quatre fables : Lou Mueou que vanto sa lignado ; La Coouquilhado et sei pichots, eme lou Mestre d’un loou ; Lou Cat, la Moustelo et lou pichot Lapin ; Lei dous pigeouns. Ce sera pour longtemps sa dernière publication. L’opposition au “patois”, déjà vivement manifestée dans les milieux libéraux, est reprise par l’ensemble de la société civile, y compris, au grand désespoir de Diouloufet, par les ultra-conservateurs déclarés, et par l’Académie d’Aix. D’Astros, désarçonné comme beaucoup de partisans des Bourbons, n’a plus d’autres activités publiques, en dehors de ses importantes fonctions médicales, que celles de l’académie aixoise. Il y parle de médecine, mais délaisse absolument la poésie provençale. À plusieurs reprises, certains de ses collègues regrettent amicalement son silence. Ce silence est enfin rompu, dis ans après la révolution de Juillet. L’atmosphère générale a énormément changé depuis sa dernière publication. Non seulement les attaques contre le provençal ont cessé, mais nombre de journalistes libéraux qui demandaient sa disparition en 1829 publient maintenant dans cette langue. D’Astros, sans doute quelque peu réconforté, fait publier alors dans les Mémoires de l’Académie d’Aix, en 1840, cinq pièces en provençal. Trois fables : La Cigalo et la Fourniguo, Lou maou marida, Leis laires et l’ase, perpétuent la manière du d’Astros de 1823. Il leur ajoute, sans préciser que la pièce avait déjà été publiée en 1823 dans Lou Bouquet Prouvençaou, Leis granouilhos que demandount un Rei. La nouveauté est dans la publication des Stances sur les agréments et les douceurs de la vie champêtre, traduction libre de la pièce de Racan. En mettant sa plume provençale, jusque-là familière et bonhomme, à égalité avec celle du célèbre poète et académicien du 17e siècle, d’Astros ne sort certes pas du domaine de la traduction : mais passer de La Fontaine à Racan implique un changement de perspectives. Nous sommes donc très-loin, dans cette belle réussite formelle, des auteurs provençaux qui veulent, comme Desanat, une langue en prise sur la vie, ou ceux, comme Reybaud, Dupuy, etc., qui rêvent d’une grande entreprise littéraire, (idée que reprendra bientôt Roumanille). D’Astros ne croit pas aux possibilités d’une renaissance d’oc, fût-elle seulement littéraire. Certes, il laisse ou fait insérer, à l’occasion, dans Lou Bouil-Abaisso, quelques vers. Mais il déclare dans son Discours en proverbes provençaux, prononcé le 8 juin 1844 devant l’académie d’Aix : “La langue provençale se meurt, il est vrai, mais son génie ne mourra pas ; on le retrouvera toujours dans ses adages populaires”. Curieusement d’ailleurs, le tiré à part de ce discours lui ajoute deux fables, Lou Bastidan, soun Chin et lou Reinard, et Lou Loup et l’Agneou, en écrivant : “Cette fable et la suivante, de M.d’Astros, quoique connues depuis longtemps, étaient les seules qui ne fissent pas partie du recueil qu’en a fait l’Académie d’Aix, dans les trois derniers volumes de ses mémoires publiés. C’est pour en compléter le nombre qu’on leur a donné place dans le présent bulletin”. La récupération tardive, et non précisée, du Bouquet Prouvençaou, montre à la fois l’intérêt nouveau pour le provençal, et le désintérêt pour les véritables entreprises renaissantistes. Significativement, ce n’est qu’à partir de 1851 que le très conservateur Roumanille peut rassembler la très grande majorité des écrivains provençaux autour d’un projet de recueil collectif et de défense de la langue. En 1852, année où il publie respectueusement quelques textes des premiers défenseurs du provençal, ceux de la génération de d’Astros, il parvient à décider le bon docteur de présider le premier congrès des écrivains provençaux, à Arles. C’est encore d’Astros qui préside le très important congrès des écrivains provençaux d’Aix, en 1853. Le discours provençal de d’Astros, qui reprend tous les thèmes provençalistes du 18ème et du début 19ème, fournit son véritable programme au Renaissantisme qui se cherche. Pendant les quelques années qui lui restent à vivre, d’Astros, salué respectueusement par les premiers félibres, mais en dehors des véritables responsabilités éditoriales et des grands choix, sera considéré par la génération montante des poètes provençaux, non comme un modèle littéraire, mais comme un témoin vivant de la longue “traversée du désert” des lettres provençales. Quand, à partir de 1862, les félibres commencent à rééditer, dans leur nouvelle graphie, des écrivains provençaux, d’Astros ne fait pas partie de leur choix. Il meurt presque aussitôt, unaniment salué. En 1867, ses amis et ses proches lui faisaient l’honneur d’une édition complète de ses œuvres, quelque peu remaniées à la mode du temps. René Merle Texte complet: http://www.rene-merle.com /article.php3?id_article=212